jeudi 13 juin 2019

Le journal d'un arbre

La petite fille était maigre, toute refermée sur elle-même comme un bourgeon qui a connu le gel. Avec timidité, elle avait caressé mes branches basses, respiré mes fleurs sur bois nu, trop poivrées pour son nez de citadine.Elle avait éternué, et les capteurs de mon écorce avaient analysé l'information. Elle était en bonne santé, malgré ses poumons pollués de gaz carbonique et de substances inconnues en forêt. J'ai vu dans ses pensées qu'elle arrivait d'une ville en clapiers, que j'étais son premier. Son premier arbre sauvage, son premier copain de la campagne, son premier confident. Le symbole de sa nouvelle vie . Un prince au bois dormant qui lui offrait des fleurs . L'une d'elle se détacha et vint se poser sur sa main. C'était trop de joie pour elle. Elle avait éclaté de rire. Un rire d'éblouissement, de libération, de découverte.

Erwarte von mir kein Zeichen
in die Rinde eines Baumes geritzt,
oder ein Windhauch der dich hauchzärtlich küsst.
Ich habe mein Herz
irgendwo im Garten versteckt.
Finde es in einer Blume
die gerade die warme Erde durchbricht
und das Mysterium der Liebe in sich trägt.

©Émilia

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