jeudi 30 septembre 2021

Je suis partie.


Je suis partie. 
Sans un mot, ni un regard. 
Comme si le “nous” se denouait devant mes yeux embués.
Comme si le “jeu” cessait de jouer, devant mon cœur émietté. 
Je suis partie. 
Sans explication. 
Sans raison. 
Sans me retourner. 
Et moi j'ai prie tous les stylos du monde. 
Toutes les craies. 
Toutes les feuilles blanches et enveloppes timbrées. 
Pour lui écrire mon vide, je voulais lui raconter. 
Mais je part. 
C'est que la fin est là pour moi. 
Dans le mot fin, il n'y a pas de suite. 
Combien de fois j'ai été déçue du film, 
quand le mot fin s'affiche en me disant" non je veux un autre final" 
Je veux en savoir plus. 
Je voulais pas que ça se finisse ainsi. 
Et je n'écrie pas au réalisateur pour autant, 
pour qu'il fasse la fin à mon image. 
Le mot fin, je vous assure c'est le même pour tout le monde. 
C'est pas forcément là ni pour être compris ni pour rendre heureux. 
C'est le livre qui se ferme. 
La page qui s'arrache. 
Le clapet qui tombe. 
C'est un adieu sans retour. 
Un saut dans le vide. 
Souvent on a se besoin complètement débile d'harcèlement. 
Mais pourquoi ? Attends. Expliques moi ? Dis moi …. 
Mais pourtant peu importe le taux d'amour, le lien indéfinissable. 
Peu importe l'histoire, et ses détours. 
Je crois que s'user à vouloir s'accrocher à quelque chose 
qui ne vit plus c'est une perte de temps précieux. 
Il faut avaler sa pilule. Guérir son égo. 
Changer de trottoir si la flaque de larme commence à nous mouiller les bottes. 
Il faut faire prendre l'air à ses flots de peine.
Je suis partie et c'est pas en se raccrochant à la douleur qu'on va être mieux. 
C'est pas en suppliant qu'on va se guérir. 
Je suis partie pour mon ailleurs, et c'est qu'on en a un autre aussi. 
C'est l'évidence. 
Je ne serai pas partit si nous n'avions plus rien à vivre. 
Je suis partie et j'ai la sensation de sombrer, 
de m'arracher les jours comme des pétales de fleurs mortes. 
Alors que je dois replanter mes demains. 
Il ne faut pas, jamais, s'enliser dans le passé, 
pour rester auprès de quelq'un dans le souvenir. 
C'est pas notre place. Ce n'est la place de personne. 
Si c'est la fin, c'est que c'est le début d'autre chose.”

©Émilia

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