lundi 16 avril 2018

Vous revêtu de votre nudité, un habit de peau sensible et frissonnant, votre corps était contenu tout entier, compact et lumineux dans l'ombre qui vous cernait, une ombre épaisse. Dans votre main, votre sexe d'homme bandé et votre corps offert nu dans la lumière.
Votre corps pour moi. Rien d'autre que cela. L'image, noire et blanche, était érotique, crûe et sidérante, sans énigme aucune, sans secret. Encore, venant de vous, ces paroles muettes qui m'étaient adressées “Vois, je suis nu, désire-moi… veux-tu ?”.

Votre corps était l'exhibition même. Pourtant, rien de provocant, rien de vulgaire à cela. Dans cet espace jusqu'alors inconnu de moi, j'ai rougi, j'ai frissonné et il n'y eut plus que vous. Plus rien d'autre autour. Seulement vous. Vous avez aspiré mon regard et, l'aspirant, vous avez happé tout mon être. Vous m'avez bue, en quelque sorte. J'étais envahie d'un trouble indicible. J'étais perdue. Délicieusement et définitivement perdue.

Je vous ai vu dans le ravissement du désir.
C'est un amour que j'ai pour vous, c'est un amour sans fin qui ne se lasse de rien et m'attache à vous. . Je vous veux toujours, vous qui ne m'avez jamais nommée autrement qu'avec les mots aveugles et vibrants du désir.

Je dis oui à vous, encore et encore.

Je laisserai le lit comme elle l'a laissé, défait et rompu, les draps mêlés, afin que la forme de son corps reste empreinte à côté du mien.
Jusqu'à demain je n'irai pas au bain, je ne porterai pas de vêtements et je ne peignerai pas mes cheveux, de peur d'effacer les caresses.
Ce matin, je ne mangerai pas, ni ce soir, et sur mes lèvres je ne mettrai ni rouge ni poudre, afin que son baiser demeure.
Je laisserai les volets clos et je n'ouvrirai pas la porte, de peur que le souvenir resté ne s'en aille avec le vent.


Émilia

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